| Le personnel est politique Regardant les questions de témoignage, de confession, detraumatisme, de sexualité et de violence dans les oeuvres (semi-)autobiographiques,ce livre explore la co-construction d''identités personnelles et collectives pardes femmes écrivains à l''ère des médias et de l''autoreprésentation. À uneépoque où la littérature française est souvent accusée d''être égocentrique ettrop narcissique, Mercédès Baillargeon avance que l''autofiction des femmes aété reçue avec controverse depuis le tournant du millénaire parce qu''elleperturbe les idées reçues à propos des identités nationale, de genre et de race,et parce qu''elle questionne la distinction entre fiction et autobiographie. Eneffet, ces écrivaines se distinguent du reste de la production françaiseactuelle, car elles cultivent une relation particulièrement tumultueuse avecleur public, à cause de la nature très personnelle, mais également politique deleurs textes semi-autobiographiques et à cause de leurs « performances »comme personnalité publique dans les médias. On y examine donc simultanément lafaçon dont les médias stigmatisent ces écrivaines ainsi que la manière dont cesdernières manipulent la culture médiatique comme une extension de leur oeuvrelittéraire. Ce livre analyse ainsi simultanément les implications textuelles etsociopolitiques qui sous-tendent la (dé)construction du sujet autofictionnel,et en particulier la façon dont ces écrivains se redéfinissent constamment àtravers la performance rendue possible par les médias et la technologie. Deplus, ce travail soulève des questions importantes par rapport à la relationcomplexe qu''entretiennent les médias avec les femmes écrivains, en particuliercelles qui discutent ouvertement de traumatisme, de sexualité et de violence,et qui remettent également en question la distinction entre réalité et fiction.Cet ouvrage contribue à une meilleure compréhension des rapports de pouvoir misen jeu dans l''autofiction, tant au niveau de la production que de la réceptiondes oeuvres. Privilégiant l''autofiction comme phénomène principalement français,cet ouvrage s''intéresse à la valeur politique de ce genre semi-autobiographiquepar-delà sa mort annoncée avec la disparition de la littérature engagée del''après-guerre et des avant-gardes des années 50-60, dans le contexte françaiset francophone actuel, traversé par une crise des identités, lemulticulturalisme et une redéfinition du nationalisme à travers l''écriture. The Personal Is Political: Media, Aesthetics and Politics in the Autofiction of Christine Angot, Chloé Delaume and Nelly Arcan Looking at questions of testimony, confession, trauma,sexuality, and violence in (semi-) autobiographical works, this book explores the co-construction of personal and collectiveidentities by women writers in the age of self-disclosure and mass media. In a time when literature is accused of being self-centeredand overly narcissistic, women''s autofiction in France since the turn of the millennium has been received with controversybecause it disrupts readily accepted ideas about personal andnational identities, gender and race, and fiction versus autobiography. Through the study of polemical writersChristine Angot, Chloé Delaume, and Nelly Arcan, Mercédès Baillargeon contendsthat, by recounting personal stories of trauma and sexuality, and thus opposing themselves in opposition to social convention, and by refusing to dispel doubtsregarding the fictional or factual nature of their texts, autofiction resists and helps redefine categories of literary genreand gender identity. This book analyzes concurrently the textual andsociopolitical implications that underlie the (de)construction of the autofictional subject, and particularlyhow these writers constantly redefine themselves through performance andself-fashioning made possible by media and technology. Moreover, this workraises important questions relating to the media''s complicated relationshipwith women writers, especially those who discuss themes of trauma, sexuality,and violence, and who also question the distinction between fact and fiction.Proposing a new understanding of autofiction as a form of littérature engagée, this work contributes to a broader understanding of the French publishingestablishment and of the literary field as a cultural institution, as well asnew insight on shifting notions of identity, the Self, and nationalism intoday''s ever-changing and multicultural French context. |