Stratégies et Politiques de Reconnaissance et D'identité : Les Indiens Wayuu et le Projet Minier du Cerrejón en Colombie
ISBN: 9783035263046
Platform/Publisher: Ebook Central / P.I.E. - Peter Lang SA Éditions Scientifiques Internationales
Digital rights: Users: Unlimited; Printing: Limited; Download: 7 Days at a Time
Subjects: History; Social Science;

Le Cerrejón est une opération d'exploitation à grande échelle de charbon minéral à ciel ouvert dans la péninsule Guajira. Ce projet minier, dont les installations se composent d'une mine, d'une voie ferrée et d'un port maritime, date de la fin des années 1970, fruit d'une association entre l'État colombien et une filiale d'Exxon, multinationale états-unienne. L'installation de la mine, transformant le territoire, l'économie ainsi que l'ordre social et politique, fut un événement fondamental dans l'histoire des Wayuu ou Goajiros , habitants ancestraux de la péninsule, qui virent leurs conditions de vie bouleversées. Cette étude propose une analyse du processus d'articulation des Indiens au projet minier. Les questions se centrent sur les relations entre les Wayuu, la multinationale et l'État, sur une période de près de trente ans (1976-2004).
L'analyse aborde deux processus en interrelation. Le premier est l'activation de stratégies par les Wayuu, pour faire face et s'adapter à ce projet géo-politico-économique. Le second est celui des mécanismes mis en oeuvre par l'État et la multinationale pour installer la mine et assurer sa viabilité et sa sécurité. Les Wayuu n'ont pas résisté au « développement ». Ils en ont réinterprété les perspectives afin d'envisager leurs projections de vie, à l'aune de leurs nouvelles conditions d'existence. Le développement s'est progressivement constitué dans une dimension politique renvoyant à une théorie de gestion du futur garantissant les axes de la reproduction socioethnique wayuu. C'est à travers la production d'une politique de revendication identitaire que les Wayuu se sont finalement articulés au projet minier, promis à durer trente ans de plus, sans pour autant se soumettre à son « inévitabilité ».


Claudia Puerta Silva est professeure au département d'anthropologie de la Faculté des sciences sociales et humaines de l'Université d'Antioquia, à Medellin, Colombie. Elle dirige actuellement l'Institut d'études régionales de la même université. Elle est chercheuse du groupe Ressources stratégiques, région et dynamiques socio-environnementales. Elle a reçu son doctorat en anthropologie sociale et ethnologie à l'École des hautes études en sciences sociales de Paris sous la direction du Prof. Jonathan Friedman.
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